top of page

L'habitat semi-enterré, une solution pour demain ?

Parmi les habitats alternatifs, les maisons semi-enterrées séduisent de plus en plus de personnes. Cette attirance grandissante pose la question de l'intérêt réel de ces habitats écologiques. Sur quels principes se basent les habitats semi-enterrés ? Quels en sont les avantages et les limites ?




Une maison semi-enterrée, qu'est-ce que c'est ?

Vous avez sans doute en tête les magnifiques maisons des hobbits dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Et vous avez raison !

Même si l'aspect peut en être très différent, les maisons semi-enterrées se rapprochent grandement de l'univers Tolkien. Cet habitat est une construction écologique qui a la particularité de ne former qu'un avec son paysage. L'étude du terrain doit permettre à la maison de s'adapter à lui, et non l'inverse. Ainsi, on ne cherchera pas à aplanir le sol comme pour une habitation classique, mais on veillera plutôt à s'intégrer aux courbes, aux pentes et à toutes les caractéristiques naturelles du paysage. C'est pour cette raison qu'on retrouve des habitats semi-enterrés avec des formes et des apparences complètement différentes.



Le terrain choisi pour construire ce type d'habitation sera de préférence en pente. Ainsi, l'habitat s'y intégrera de façon harmonieuse puisque la typologie du terrain est respectée. De plus, un terrain pentu offrira l'avantage d'une isolation naturelle efficace, assurée par la terre environnant les parties semi-enterrées. L'habitat profite ainsi de l'inertie thermique de la terre et bénéficie d'une température constante.



Un habitat écologique aux nombreux avantages


Les atouts d'un habitat semi-enterré sont nombreux, à commencer par un impact réduit sur nos sols et notre environnement. Contrairement à la construction d'habitats classiques qui demande une artificialisation des sols toujours plus impactante sur le changement climatique et l'érosion de la biodiversité, l'habitat semi-enterré n'empiète pas du tout sur le sol. La terre est empruntée pour être restituée sur le toit de l'habitation. Ainsi, il est même possible de cultiver un potager sur celui-ci. La terre peut également, si elle est argileuse, être utilisée pour construire les murs de la maison. L'habitat semi-enterré n'emprunte pas d'espace à la terre. Dans le cas où l'habitat est construit uniquement avec des matériaux bio-sourcés (bois, paille, chanvre...) il devient un élément complètement biodégradable. En cas d'abandon, la maison s'écroule et retourne à la terre. Elle n'a aucun impact sur le sol. Par ailleurs, le pouvoir isolant d'une maison semi-enterrée fait partie des nombreux avantages de celle-ci. Comme évoqué plus haut, l'inertie thermique de la terre qui entoure la maison offre une température constante au sein de l'habitation peu importe la saison, ce qui permet dans certaines régions de se passer complètement de chauffage ou de climatiseur. La maison semi-enterrée reste fraîche en été et refroidit moins vite en hiver. Enfin, ces habitations présentent une importante résistance aux intempéries. Contrairement aux maisons en hauteur qui craignent les tempêtes, une maison semi-enterrée a peu de chances de voir son toit s'envoler. Au vu des intempéries qui s'annoncent avec les conséquences du réchauffement climatique, la maison semi-enterrée semble être une solution intéressante en terme d'habitat.


Conception d'un habitat semi-enterré : des questions en suspens


Malgré les nombreux avantages qu'il offre, cet habitat encore récent présente certaines limites qu'il ne faut pas négliger. En premier lieu, se posent les problèmes d'étanchéité. Un habitat semi-enterré est construit de façon basse, ce qui peut poser problème dans les régions où la pluie est fréquente. Les solutions généralement conseillées pour étanchéifier des murs enterrés sont le bitume ou le ciment auquel sont ajoutés différentes résines et adjuvants hydrauliques. Difficile alors de rester dans une démarche 100 % écologique en utilisant ces matériaux. De plus, même si leur généralisation aurait sans aucun doute un impact positif sur nos sols et la biodiversité en général, l'habitat semi-enterré pose un problème de place. Tandis qu'un immeuble peut accueillir un grand nombre de personnes sur une petite surface au sol, une maison semi-enterrée n'a pas cet avantage. Il s'étale au sol. Ce ne sont sans doute pas les seules questions auxquelles l'habitat semi-enterré devra répondre. Même si ce type d'habitation constitue un réel espoir à différents niveaux, un travail de réflexion est encore nécessaire pour en faire un habitat répandu. Mais comme nous aimons à le penser au sein du collectif Wakan Douar, chaque problème a une solution et c'est en se mobilisant qu'on trouvera les réponses !

bottom of page